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La tuerie de Polytechnique interroge encore

"J'haïs les féministes", c'est la phrase lancée par Marc Lépine le 6 décembre 1989 à l'école Polytechnique de Montréal avant d'assassiner 14 femmes.
Doctorante en sociologie, Mélissa Blais a choisi de s'intéresser à l'impact de cette tuerie dans la société québécoise. Son mémoire est désormais un livre, il est sorti le 1er décembre dans les librairies*. La sociologue y analyse cet événement dans la mémoire collective. Pour Mélissa, ceux qui veulent expliquer cet acte "mettent souvent de côté le discours féministe qui voit dans la tuerie un geste anti-féministe, et qui rappelle l'intention politique du tueur. Au lendemain de la tuerie, on disait souvent que c'était le geste d'un fou. Aujourd'hui, vingt ans plus tard, il est plus difficile d'évacuer le caractère misogyne du crime. Mais ce qui persiste à travers le temps, c'est la difficulté de voir que c'est un geste qui ciblait des féministes avant tout".

Marie-Josée Potvin est aujourd'hui ingénieure à l'agence spatiale canadienne. En 1989, cette mère de famille était étudiante à Polytechnique, et a vu des amies mourir. Son témoignage répond à l'analyse de Mélissa Blais sur la tuerie de Poly. Marie-Josée y voit surtout un événement souffrant.



*"J'haïs les féministes. Le 6 décembre 1989 et ses suites", de Mélissa Blais. Aux éditions du Remue-Ménage.

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