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El 12 de La Otra Orilla

Comment vous convaincre d'aller voir à la 5e Salle de la Place des Arts, El 12 de la compagnie montréalaise La Otra Orilla ? L'exercice est difficile. Non pas parce que le spectacle est mauvais, bien au contraire, mais parce qu'il va falloir trouver des mots pour exprimer tout ce qui se dégage d'émotion et d'inspiration pendant cet instant particulier. Éloignez les clichés andalous en robe à pois et mantille à franges, le flamenco folklorique à touristes et les Olé à tout va, vous faites fausse route. La Otra Orilla est une compagnie "d'art flamenco", entendez par là, contemporain, audacieux et multidisciplinaire. 
Les codes emblématiques du flamenco sont présents bien sûr: une danseuse, un chanteur, des guitaristes,un percussionniste et leurs rythmes à douze temps. Mais la troupe va plus loin, elle repousse les limites et explore. Dans les costumes d'abord: pantalons, imperméable, robe courte. Dans la mise en scène ensuite. Hedi Graja (qui est aussi et surtout le chanteur) fait appel au jeu d'ombres et de transparence, à la vidéo ou encore à Jacques Brel pour bousculer nos repaires d'amateur averti. Dérangeant pour certains, révolutionnaire pour d'autres. Mais au delà des traditionnelles querelles de style entre Anciens et Modernes, cette pièce est d'une intensité bouleversante et contagieuse, surtout si on a, un jour, eu le plaisir de pratiquer le flamenco.
Toutefois si la danse ne vous tente pas, allez-y quand même et fermez les yeux, n'écoutez que la voix d'Hedi Graja, la cajon et les deux guitares...Les talons de Mademoiselle Allard viendront vous chercher tôt ou tard.
© crédit photo Thomas Godreau
El 12, de la Otra Orilla, 5e Salle de la place des arts, jusqu'au 17 avril.

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